Venterol , son église, sa place… un public nombreux contemple une estrade tendue de noir. Après les discours protocolaires d’usage s’installe à cour un accordéoniste, un trompettiste et un contrebassiste.  Le trio entame All blues. A jardin, un grand homme aux cheveux blancs et en combinaison de travail raconte. « Miles ou le coucou de Montreux » du Suédois Henning Mankel*, pièce de théâtre syncopée par des morceaux de musique de Miles Davis.
Il met en scène un garagiste en Suède dont l’ami, Steinhoge, fut le chauffeur de Miles, choisi parce qu’il n’aimait pas sa musique (!)
Le garagiste va conter la vie de Miles au travers de Steinhoge : Les festivals, la singularité de sa musique, ses difficultés à vivre sa négritude aux Etats-Unis, ses amours passés avec Juliette Gréco à Paris et ce triste 28 septembre 1991 qui verra le génie s’éteindre.
Des saynètes ponctuées par des thèmes musicaux tels que  So what, le concerto d’Aranjuez et quelques autres …
Cette alternance de musique et de texte est originale et parfois même prégnante quand le conteur… parle à Miles représenté par une photo en pieds comme si il était là, présent.
Enfin après l’évocation du Big Bang qui se serait faite en si bémol majeur ?! Notre conteur évoque la mort de Miles en l’assimilant non sans humour au son du Big Bang originel.
Un acteur imprégné, des musiciens acteurs, une belle mise en scène de Françoise Aufauvre, bref un exercice difficile mais réussi avec brio, en dépit du vacarme de la buvette toute (trop) proche…

*: Publiée en 2010, version française : Edition L’Arche, 2011 ; traduction Camilla Bouchet

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